Quelques échos du pèlerinage diocésain à Lourdes - 24 au 28 août 2023
Engagement dans l'Union Saint-Michel - Lourdes 2023
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Jeudi 24 août, fête de saint Barthélémy
Au lendemain d’un voyage en car au cours duquel nous avons encore une fois prié ensemble et éprouvé la joie des retrouvailles, mais aussi – malheureusement - déploré le malaise d’un pèlerin, nous avons goûté un repos largement mérité.
À 8 heures : temps de prière des Laudes, vécu dans la chapelle Notre-Dame des Douleurs à Saint-Frai.
À 10 heures : messe de célébration d’ouverture du pèlerinage, animée par Marie-Pierre Hertz pour les chants, et Christian, hospitalier de l’Union Saint-Michel, à l’orgue. Le Père Thierry Anquetil, administrateur diocésain, en attente de notre nouvel évêque nommé, le Père Grégoire Cador, nous invite à prier pour ledit nouvel évêque en nous assurant que lui-même prie déjà pour nous et pour tout le diocèse de Coutances et Avranches. Au cours de son homélie, le Père Thierry nous fait remarquer que Nathanaël, alias Barthélémy, a été le premier à reconnaître et à confesser que « Jésus est le Fils de Dieu ! » et, ce faisant, est tellement bouleversé qu’il en devient confesseur de la foi. Nous aussi, comme Nathanaël, nous pouvons demander à Jésus : « D’où me connais-tu ? » et accepter une condition pour entendre la réponse de Jésus : accepter d’être là dans ce pèlerinage, tout entier, tels que nous sommes, en vérité, dans le moment présent « hic et nunc ». « Ne soyons pas dans la crainte, a insisté notre prédicateur, car le regard de Jésus, qui sait nos grandeurs et nos misères, n’est pas un regard de condamnation, mais un regard de salut pour nous ». Et le Père Thierry a conclu son homélie en nous engageant à nous soutenir les uns les autres, dans une prière mutuelle, en nous encourageant, en rayonnant de joie, de bonté et de bienveillance.
À 14h30 : temps de rencontre diocésain avec une intervention très remarquée du Père Michel Baute, chapelain du sanctuaire, une véritable exhortation enflammée nous retraçant les événements vécus par sainte Bernadette et nous invitant à « renouveler notre signe de croix, non pas comme un chasse-mouche, mais comme un signe de reconnaissance ! », à vivre les sacrements de réconciliation et de l’eucharistie, en nous rappelant la signification du sacrifice de Jésus sur la Croix. Impossible ici de redonner toute la teneur de cette exhortation, mais juste une phrase donnant le ton : « Quand vous priez un chapelet, ce n’est pas un objet que vous tenez en main, c’est la main de la Vierge Marie ! »
À 17h30 : temps de fraternité dans les hôtels car la chaleur extérieure est accablante : nous partageons nos joies, nos peines, nos attentes et nous prions les uns pour les autres.
Vendredi 25 août, fête de saint Louis roi de France
8h00 : prière du matin (Laudes) à la chapelle de Saint-Frai.
10h00 : messe à la Grotte de Massabielle sous une fine pluie rafraîchissante. Quelle émotion pour nous de nous retrouver à l’endroit même où la Vierge Marie a choisi de rencontrer 18 fois la « petite Bernadette », grande sainte que nous vénérons chaque jour, à Lourdes. Le Père Thierry nous a adressé une exégèse sur l’amour fraternel, nous rappelant que - dans l’évangile de ce jour - Jésus a cité le Livre des Nombres concernant « le Grand Commandement » : celui d’aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit et de toute notre force, tout en y adjoignant un commandement du Lévitique « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Notre prédicateur nous a, en outre, expliqué que si les six derniers commandements sont libellés de manière négative (Tu ne feras pas ceci ou cela …), cette forme est en réalité plus respectueuse de la liberté humaine car elle n’écrase pas le faible, elle n’impose pas un idéal à atteindre qui risquerait de décourager les plus faibles. Le Père Thierry a poursuivi son homélie en remarquant que « aimer » et « commandement » sont deux mots d’apparence antinomique car l’amour est pour nous du côté du spontané, et nous l’associons facilement au sentiment. Or, nous savons que parfois le « senti … ment ! ». Et Jésus ne met pas l’amour du côté du sentiment mais du commandement. Jésus ordonne d’aimer ! Et, en ordonnant ainsi, il nous invite d’abord au don de soi, à une volonté qui s’engage et se donne. Se référant au péché d’omission, notre prédicateur nous a exhortés à comprendre que l’amour du prochain ne consiste pas seulement pour nous « à ne faire du mal à personne », mais encore à faire du bien, à procurer du bien autour de nous, même et surtout si cela nous coûte ! Le péché d’omission, c’est de ne pas faire le bien que j’aurais pu faire ! Impossible ici de redonner l’intégralité et surtout la force et la saveur de cette homélie qui nous a puissamment marqués.
12h00 : déjeuner dans les hôtels.
15h30 : retour à la Grotte des apparitions. Nous prions les mystères douloureux du Rosaire sous une pluie bienfaisante qui nous fait oublier la chaleur caniculaire de la veille. Notons ici le dévouement des hospitaliers qui, inlassablement, sous les climats les plus rudes, tirent dans un ordre parfait les charriots de toile des personnes malades pour permettre à celles-ci de participer à toutes les célébrations. Leur gentillesse, leurs sourires et leur bienveillance ne cessent pas de nous émerveiller. Puissent de nombreux jeunes de nos familles être appelés à assurer la relève des hospitaliers les plus âgés et fatigués !
17h30 : procession eucharistique depuis la Grotte jusqu’à la basilique souterraine Saint-Pie-X, avec adoration du Saint-Sacrement. Moment d’intimité avec Jésus présent au milieu de nous. Nous Lui adressons notre louange et nos prières.
20h30 : intervention du Père Robert Mabire sur le sacrement de l’onction des personnes malades à Saint-Frai.
Encore une belle journée qui s’achève… Béni soit Dieu ! Bénie soit la Mère de Jésus qui nous permet de vivre tant de grâces !
Samedi 26 août, fête de saint Césaire d’Arles
Quel programme ! Cette journée de samedi à Lourdes a été riche en événements ! Nous n’avons mesuré ni nos peines physiques, ni nos joies spirituelles. Mais, disait saint Augustin, « La mesure pour aimer Dieu c’est de L’aimer sans mesure ! » Et c’est bien ce que nous avons fait… Jugez plutôt !
7h30 : prière du matin : laudes chantées à la chapelle de la Miséricorde avec, il est vrai, une participation peu nombreuse.
8h00 : départ des Chemins de Croix dans la montagne des Espélugues et dans la plaine pour les personnes fatiguées. Comme il est émouvant de faire mémoire de la Passion du Christ et de nous rappeler jusqu’où est allé l’amour de notre Seigneur prenant sur Lui nos péchés. L’émotion et la ferveur étaient palpables !
10h00 : célébration pénitentielle avec sacrement de la réconciliation, temps de méditation de l’épître de saint Paul aux Corinthiens et adoration du Saint-Sacrement. Toute la célébration a été accompagnée de chants magnifiques et bouleversants, d’une beauté telle que les interprètes, Marie-Pierre, Cécile et Amandine, ont su nous arracher des larmes d’émotion.
12h00 : déjeuner dans les hôtels.
14h30 : messe et onction des personnes malades. Les prêtres ont imposé les mains, puis donné l’onction d’huile à toutes les personnes qui en avaient fait la demande. Encore un moment d’émotion et de prière fervente pour nos frères et sœurs malades. Dans l’étonnement, la joie et les sourires, le Père Thierry a commencé son homélie en chantant la chanson populaire « On ira tous au Paradis… ! » Et, citant d’autres chansons comme « On est les champions » et « On dirait qu’çà t’gène de marcher dans la boue », il a posé la question de savoir qui est ce fameux « on », pronom imbécile qui qualifie celui qui l’emploie ! Mais, quand la Vierge Marie dit à Bernadette : « Qu’on bâtisse ici une chapelle ! », ce n’est évidemment pas une insuffisance de langage. Marie utilise ce pronom pour demander aux hommes et femmes, tous frères et sœurs, dans un chemin de fraternité, de s’atteler ensemble à la construction de la célèbre église qui surplombe la Grotte. Reprenant un extrait de l’évangile du jour, « Vous êtes tous frères ! », notre prédicateur nous a rappelé qu’au début du christianisme, pour désigner la réalité de l’Église, on la nommait d’un nom spécifique « adelphotes » c’est-à-dire « fraternité », nom qui aujourd’hui est remis à l’honneur par notre Pape François. Jésus a instauré une fraternité universelle où chacun est à égalité dans sa dignité de personne humaine. Rejoignant l’Évangile, et à la suite de Jésus, le Père Thierry a fustigé les scribes et pharisiens qui ont usurpé une place qui n’était pas la leur. « En fait, a-t-il martelé, non seulement ils ne se sont pas livrés à la Parole de Dieu, mais ils ont mis la main dessus ! ». Déplorant alors le cléricalisme qui menace prêtres et laïcs, et la tendance à se suffire à soi-même, à ne pas écouter les autres, notre prédicateur a conclu son homélie en nous faisant voir ce que nous apprennent nos frères et sœurs malades à Lourdes, au milieu de nous. Ce qu’ils nous apprennent, c’est de pouvoir dire à l’autre : « J’ai besoin de toi ! ». Et, s’adressant vivement à la très nombreuse assemblée de fidèles pèlerins, malades et hospitaliers, le Père Thierry nous a proposé de prendre un temps pour nous tourner vers nos voisins de droite et de gauche en leur disant avec conviction et bonté « J’ai besoin de toi ! ». Et, s’il en était besoin, nous avons ainsi soudé notre fraternité.
17h30 : petits groupes de fraternité dans les hôtels. Nous échangeons sur nos ressentis, nos difficultés, nos aspirations, nos questions et surtout nos joies. Ces temps de fraternité sont précieux pour tous par leur convivialité. De plus, ils permettent à celles et ceux qui viennent pour la première fois de poser des questions et de s’informer sur l’histoire de Lourdes et de sainte Bernadette.
21h00 : Procession mariale aux flambeaux. Ave Maria ! Nous prions en chantant les mystères joyeux du Rosaire sous quelques gouttes de pluie … se faisant toutefois sur la fin de plus en plus nombreuses !
Quelle journée magnifique ! Deo gratias !
Dimanche 27 Août, fête de sainte Monique
8h00 : prière des Laudes à la chapelle du Sacré-Cœur (Saint-Frai) ; en ce jour, nous sommes cinq fois plus nombreux que la veille ! Nous y voyons un encouragement à poursuivre ce rendez-vous du matin pour unir notre prière à celle des moines, moniales, prêtres et diacres et plus généralement de toutes les communautés chrétiennes.
9h30 : messe internationale à la basilique Saint-Pie-X : rassemblement impressionnant du peuple de Dieu dans cette immense église souterraine : Italiens, Allemands, Espagnols, Japonais, Néerlandais, Anglais et Français ont ensemble célébré l’Eucharistie. Pas moins de 8 évêques et environ 50 prêtres ont concélébré. Dans son homélie, reprenant la question de Jésus entendue dans l’évangile de saint Matthieu « Pour vous, qui suis-je ? », l’évêque italien nous a interpellés en nous demandant de prendre cette question pour nous aussi. Jésus est-il pour moi un Dieu lointain, ou bien un compagnon de route, un confident intime avec qui je peux partager mes joies et mes peines ?
11h30 : réunion de bilan de ce pèlerinage magnifique dont nous sentons approcher la fin.
13h30 : après-midi libre. Certains d’entre nous en profitons pour aller visiter la basilique de Betharram. Au XVe siècle, selon la tradition, la Vierge Marie sauve de la noyade une jeune fille tombée dans le gave en lui tendant un rameau. En béarnais, beth arram signifie « beau rameau ». Le recteur du lieu nous raconte l’histoire de saint Michel Garicoïts qui rencontra plusieurs fois Bernadette Soubirous, avant et après les apparitions de Lourdes en 1858. Bernadette Soubirous venait souvent au sanctuaire de Bétharram pour lui demander conseil.
19h00 : dîner dans les hôtels.
21h00 : soirée louange et témoignages à Saint-Frai avec les personnes malades et les hospitaliers de l’Union Saint-Michel
Demain, lundi 28 août, en fête de saint Augustin, nous célébrerons la messe de clôture de ce pèlerinage lors de laquelle auront lieu les engagements dans l’Union Saint-Michel. Merci pour toutes les grâces reçues pendant cette semaine !
Régis Berthelier