Bienheureuse Marthe LeBouteiller (1816-1883)
Aimée-Adèle Le Bouteiller, née le 02 décembre 1816 à Percy, dans le sud de la Manche, grandit dans une famille de cultivateurs et tisserands. Encouragée dans sa vocation religieuse par son enseignante sœur Marie Farcy, tertiaire de l’ordre du Carmel, elle l’accompagnait régulièrement en pèlerinage à la Chapelle-sur-Vire où elle rencontra la congrégation des écoles chrétiennes de la Miséricorde, fondée par sainte Marie-Madeleine Postel. D’abord domestique pour la congrégation, elle décide d’y entrer en 1841 en prenant le nom de sœur Marthe et eut comme maîtresse des novices sainte Placide Viel.
On raconte que, suite à une noyade, sœur Marie-Madeleine Postel l’aurait sauvée de la paralysie d’un signe de croix. Chargée de travaux humbles et laborieux, comme du jardin, de la blanchisserie ou de la cuisine, où par ailleurs elle était réputée pour faire un excellent cidre, elle s’occupait aussi des hôtes de passage et distribuait des vivres et du vin, notamment pendant la guerre de 1870. Elle s’est éteinte dans l’humilité et la discrétion le 18 mars 1883 et fut béatifiée par le pape Jean-Paul II en 1990.
« Sœur Marthe […], disait Jean-Paul II pendant sa béatification, mena une vie d’union à Dieu en faisant « grandement les petites choses » selon une maxime chère à la fondatrice de la Congrégation. […] Elle a su trouver dans sa vie cachée avec le Christ, l’âme de son apostolat de la bonté : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit […] » (Jean 15,51). Nos contemporains ont besoin de croiser sur leur chemin des visages qui manifestent le bonheur authentique qu’entraîne l’intimité avec Dieu. Sœur Marthe, véritable sœur de la Miséricorde, faisait rayonner l'amour de Dieu autour d'elle. La très grande simplicité de sa vie n’a pas empêché ses sœurs de reconnaître chez elle une réelle autorité spirituelle. »
Aujourd’hui, ses reliques reposent à côté de ceux de sainte Marie-Madeleine Postel et bienheureuse Placide Viel, au sein même de l’abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans le transept nord de l’église. On peut également y admirer une peinture représentant trois arbres symbolisant chacune des trois sœurs :
Un chêne pour mère Marie-Madeleine Postel, soulignant sa force mentale, sa solidité, sa robustesse
Un tilleul pour mère Placide Viel, soulignant sa douceur
Un pommier pour sœur Marthe, débordant de fruits
Pour en savoir plus :
Congrégation de sainte Marie-Madeleine Postel
Bienheureuse sœur Marthe Aimée Le Bouteiller sur Nominis
« Trois saintes parmi nous : de l’abbaye de Saint-Pierre à Rome », abbaye Sainte Marie-Madeleine Postel, Saint Sauveur le Vicomte, 1990.