Saint Marcouf, guérisseur des écrouelles (VIème siècle) — Diocèse de Coutances

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Saint Marcouf, guérisseur des écrouelles (VIème siècle)

Saint Marcouf, aussi appelé Marcoul ou Marcou voire Marculfe est un saint abbé fêté le 4 mai.

Saint Marcouf serait né à Bayeux en Normandie vers l’an 490, sous le pontificat du pape Saint Félix et serait issu d’une famille noble qui l’éleva « dans la piété et les belles-lettres ».  Héritier d’une fortune considérable après la mort de ses parents, il l’abandonna au profit des plus pauvres et se mit sous la conduite de saint Possesseur, évêque de Coutances.

Ordonné prêtre vers l’an 522, saint Marcouf reçut de son évêque la tâche de prêcher l’Évangile dans le diocèse en qualité de missionnaire. Il obtint rapidement un grand succès, étant très apprécié pour ses prédications mais aussi les miracles et guérisons qu’il opérait, notamment vis-à-vis des personnes atteintes d’écrouelles. Selon l’abbé René Blouard, le nom de « Marcou » viendrait du mot « marque » désignant les traces que peuvent faire apparaître ou laisser certaines maladies de peau.

Un ancien biographe aurait fait de saint Marcouf la description suivante :

« Saint Marcoul était prêtre, d’une petite taille et d’une santé délicate. Sa physionomie, franche et ouverte, respirait le calme et la douceur ; la chaste et radieuse beauté de son visage laissait voir la ravissante pureté de son âme. Sa modestie égalait sa prudence. Il était ferme dans ses desseins, d’un abord facile et d’une aimable gaîté ; jamais une parole de hauteur ou de vanité n’a souillé ses lèvres ; jamais un sentiment d’orgueil ne reposa dans son cœur. Plein de mépris pour la gloire menteuse, les richesses et les honneurs de ce monde, il n’avait de pensées que pour la vertu. » [Blouard René]

 

Ce serait suite à un songe que saint Marcouf serait allé voir le roi Childebert, fils de Clovis Ier, pour lui demander la terre de Nanteuil, aujourd’hui Saint Marcoul-de-l’Isle et y aurait fondé un monastère qui accueillit de nombreux moines. Au-delà des mers, saint Marcoult se rendait aussi régulièrement dans les îles anglo-normandes telles que Jersey, Guernesey, Herms, Serg ou encore Aurigny pour prêcher.

Un jour, alors que saint Marcouf avait aidé à délivrer l’île de Jersey d’une attaque de pirates en encourageant les habitants de l’île grâce à ses prières, le seigneur du lieu lui offrit une portion de terres où le saint décida de bâtir un monastère. Il mit à la tête de ce dernier son fidèle ami : saint Hélier.

Attristé du martyr de ce dernier quelques années plus tard et fatigué de ses multiples voyages, saint Marcouf serait décédé  le 1er mai 558, à l’âge de soixante-huit. En 898, les reliques du saint furent enchâssées à Corbigny, dans le diocèse de Laon, où les rois de France avaient pour coutume de se rendre après leur sacre pour remercier le saint du don de guérison des écrouelles qu’ils auraient reçu par son intermédiaire, suite à une promesse faite au roi Childebert.

Pour aller plus loin :

Alix Frédéric, Cinquante saints normands : étude historique et archéologique, Caen, 1933.

Bénédictins de Ramsgate (les), Dix mille saints : dictionnaire hagiographique, Brepols, 1988.

Blouard René (abbé), Saint Marcoul : abbé de Nanteuil, guérisseur d’écrouelles, extrait du « Guetteur Wallon » - n°140, 1957.

Noël Henriette, Saint Marcouf : abbé de Nanteuil au diocèse de Coutances : Sa vie-ses reliques son culte et ses miracles, Cherbourg, 1951.