Sainte Marie-Madeleine Postel (1756-1846)
(Lectionnaire Emmaüs)
Marie-Madeleine Postel, « bâtisseuse d’Église »
Sainte Marie-Madeleine Postel est née à Barfleur sous le nom de Julie Postel. Fille d’un cordier du village, elle fit preuve très tôt d’une grande piété ce qui lui valut d’être surnommée « la petite sainte » par son entourage. Après avoir suivi ses études chez les bénédictines de Valognes, elle devint institutrice et ouvrit une école à Barfleur en 1774 pour y instruire les jeunes filles pauvres.
Pendant la Révolution, elle aida les prêtres réfractaires et organisa des messes clandestinement. Fondatrice en 1807 des Sœurs des Écoles chrétiennes, elle ouvrit un pensionnat à Cherbourg et son désir de devenir religieuse s’affirma.
Le 8 septembre 1807, jour de la fête de Notre-Dame de la Miséricorde à laquelle elle se confiait tout particulièrement, Julie Postel devint mère Marie-Madeleine et fonda avec trois autres sœurs la congrégation des Sœurs de la Miséricorde dans le but « d’instruire la jeunesse, lui inspirer l’amour de Dieu et l’amour du travail ; se sacrifier pour secourir les pauvres et alléger autant que possible toute infortune », sans avoir d’autres ressources que « la Providence et la pauvreté personnelle ».
Après six années passées à Cherbourg, mère Marie-Madeleine et ses sœurs parcoururent la Manche pour trouver un lieu adéquat où s’installer et continuer leurs œuvres d’enseignement et de charité. Après plusieurs années à témoigner de leur engagement dans une situation particulièrement précaire, c’est finalement le 15 octobre 1832, à l’âge de soixante-treize ans, que mère Marie-Madeleine put acheter les ruines de l’abbaye de Saint-Sauveur le Vicomte qu’elle entreprit de restaurer, marquant les débuts d’un agrandissement de la congrégation. Elle rendit l’âme le 16 juillet 1846 et fut canonisée en 1925 par le pape Pie X mais le rayonnement des sœurs de la Miséricorde continua à s’étendre de par le monde, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas. Aujourd’hui encore, l’abbaye est au soin de la congrégation des sœurs de la Miséricorde, habitée par « l’esprit d’abnégation, de pauvreté et de simplicité », voulue par la fondatrice.
La mission des Sœurs de la Miséricorde
Dans l’esprit voulu par la fondatrice, la spiritualité de la congrégation s’inspire des paroles que Saint Paul adressa aux philippiens : « Jésus de condition divine ne retint pas le rang qui l’égalait à Dieu… Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix… C’est pourquoi, Dieu l’a exalté » (Philippiens, 2,6-11)
Ainsi, en gardant à l’esprit cette volonté de pauvreté et de simplicité, les sœurs de la congrégation installées dans diverses maisons à travers le monde agissent dans plusieurs domaines :
▪ L’instruction et l’éducation de la jeunesse.
▪ Le soin des malades, des handicapés et personnes âgées.
▪ l’aide aux déshérités et aux victimes de l’injustice.
▪ Les tâches d’Église et de Pastorale.
▪ L’accueil sous ses diverses formes.
Pour exemple, la croix simple et dépouillée qu’abordent les religieuses de la congrégation symbolise l’esprit d’abnégation voulu par la fondatrice :
« Cette croix, il faut en souligner le dépouillement : la face en est lisse, sans aspérité, sans relief, sans sculpture. Il faut pour ainsi dire la saisir tout entière et, en quelque sorte en traverser l’épaisseur dans le quotidien de nos vies pour en découvrir le secret, un secret d’amour, un secret de lumière : «et exaltavit Deus », Dieu l’a exalté ! » [Site de la congrégation]