Consécration du diocèse au cœur de Jésus et Marie
Tableau d'Augustin Frison-Roche - Consécration au coeur
« Comme des enfants blessés, l’Église et le monde ont besoin de la compassion et de la consolation du cœur de Jésus et Marie. Ils ont besoin d’éprouver la tendresse miséricordieuse de Dieu. Recevoir ce témoignage de douceur et d’amour ne doit cependant pas conduire les croyants à s’enfermer dans l’abri feutré de la bonté de Dieu. Ce don d’amour les encourage, au contraire, à devenir eux-mêmes, pour leurs frères et sœurs, des témoins de l’infinie miséricorde du Seigneur. », + Laurent Le Boulc’h, mai 2019
Pourquoi avoir consacré le diocèse au cœur de Jésus et Marie ?
« Cette consécration nous engage à être d’authentiques disciples dans le quotidien de nos vies, au cœur du monde, habités par la parole de Dieu, dans l’Esprit saint afin de devenir semblable à Jésus. Se consacrer au cœur de Jésus et Marie, c’est aimer Jésus comme Marie, par une conversion radicale à l’amour, avec un cœur totalement libre, donné à Dieu et aux autres. Non pas avec les capacités limitées de notre cœur, mais selon l’amour même de Marie qui a laissé l’amour du Verbe divin agir à travers elle. « Il nous faut regarder, et adorer, en Marie, Jésus et n'y regarder que Lui, car c'est ainsi qu'elle veut être honorée, parce que d'elle-même et par elle-même, elle n'est rien, mais son Fils, Jésus, est tout en elle. » (Saint Jean Eudes, Œuvres Complètes, tome 1, p. 338). Se consacrer au cœur de Jésus et Marie, c’est accueillir en nous l’amour de Dieu qui se fait proche des petits et des pauvres. Puisse la consécration que chacun de nous pourra vivre en communion avec celle de notre diocèse et de chacune de nos paroisses réveiller en nous le zèle missionnaire, irrigué à l’amour de Jésus ! », père Nicolas Courtois, juin 2019.
Comprendre le tableau d’Augustin Frison-Roche
En visitant la cathédrale de Coutances, vous pouvez découvrir dans le bas-côté nord, la chapelle dédiée au cœur de Jésus et Marie. Elle accueille le tableau, commandé à Augustin Frison-Roche, pour la consécration du diocèse au cœur de Jésus et Marie. Cette œuvre a été bénie lors de la consécration du 19 juin 2022. Né en 1987, cet artiste contemporain, sculpteur et peintre, a notamment réalisé plusieurs tableaux pour la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo. Le diocèse lui a demandé d’illustrer la spiritualité du cœur de Jésus et Marie, développée par saint Jean Eudes, en sortant de l’iconographie traditionnelle qui représente l’organe corporel du cœur.
Voici ici quelques clés de lecture du tableau :
(Les mots entre guillemets sont de l’artiste)
Quand on regarde le tableau, on découvre deux premiers plans superposés : Jésus, aux bras ouverts, bras de l’accueil et de la prière, et la Vierge Marie, mère abandonnée entre les bras du Fils. C’est comme une « sorte de piéta inversée : ressuscité, le Christ Glorieux semble tenir sa mère sur son cœur ». Et leurs deux cœurs rayonnants se superposent… ils apparaissent comme « une source de lumière plus forte, plus intense que toute les autres ». À droite et à gauche du Christ, la lune et le soleil, élément repris de l’iconographie traditionnelle, sont ainsi éclipsés, comme éteints. Le cœur de Jésus, à travers la Vierge Mère est « un astre qui rayonne sur toute la création ». Celle-ci est résumée de manière synthétique par l'oiseau ou les éléments végétaux, par les tons ocre de la composition. Dans le manteau de Marie, apparaissent Adam et Ève aux visages irradiés par la lumière du Cœur. Avec eux, c’est toute l’humanité qui peut revenir à la communion originelle perdue par le péché. La lumière qui jaillit du cœur de Jésus transfigure la Création, consacrée par le pain de l’eucharistie qui en est le fruit. Ici le Cœur se confond avec l'hostie de l'eucharistie.
Les bras ouverts du Christ ne sont pas les bras suspendus de la croix, mais les bras levés de la prière. Même si la croix est évoquée, il n’y a pas de bois ni de clous. Jésus est là, les bras levés vers le Père et les yeux fermés pour prier. Ses bras « étendus couvrent la Création ». C’est aussi le Christ de l'Ascension.
Quant à Marie, elle est drapée du manteau rouge : c’est la couleur de la passion, de la royauté et du feu. Elle est abandonnée contre l’épaule de son Fils, le cœur contre le sien. Elle ne porte pas de voile car elle nous invite à entrer dans sa maison, à entrer dans son intériorité, pour vivre, avec elle, le cœur-à-cœur avec son Fils. Les lys qui ornent le bas du manteau sont les attributs traditionnels de la Sainte Vierge : ils évoquent sa pureté ainsi que son immaculée conception. C’est la Vierge de l'Assomption, auréolée d’une délicate couronne qui se mêle à l’auréole du Fils.
Vivre la consécration au quotidien
Le cœur est le symbole de l’intériorité, de cet intime où Dieu nous parle. Par la consécration, nous plongeons dans le cœur de Jésus, foyer de l’amour nouveau accueilli par Marie. Marie a choisi d’incarner cet amour par tous les actes de sa vie, dans la fidélité à la Parole. Elle est donnée en exemple parce qu’elle a donné vie à cette Parole en l’écoutant, en la mettant en pratique jour après jour. Pour devenir d’authentiques disciples, saint Jean-Eudes nous invite à nous mettre à l’école de Marie. Pour cela, nous pouvons redire régulièrement la prière de la consécration imprimée au dos de l’image qui reproduit le tableau et également disponible en bas de cette page. Nous pouvons également ouvrir les Écritures comme Marie pour les méditer et les vivre chaque jour. En paroisse, il est possible d’organiser des conférences pour comprendre les enjeux de la démarche spirituelle proposée par Saint Jean Eudes. Comme le pape François nous le rappelle, toute démarche de transformation pastorale doit être soutenue par une conversion intérieure.
Prière de consécration :
Cœur très aimant de Jésus et Marie, inépuisable tendresse,
rempli de compassion pour le monde et l’humanité, nous te saluons.
Émerveillés devant le don d’un si grand Amour, nous te célébrons.
Nous t’offrons nos cœurs, nous te les consacrons.
Qu’ils soient unis à Toi pour mieux aimer en Toi.
« Reçois-les, habite-les, purifie-les, éclaire-les et sanctifie-les »,
(prière Ave cor, de saint Jean Eudes : O.C. III, p. 268-269)
Merci au père Nicolas Courtois pour sa précieuse contribution à la rédaction de cet article.
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