Association Réagir - Solidarité et accompagnement dans le monde agricole — Diocèse de Coutances

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Association Réagir - Solidarité et accompagnement dans le monde agricole

Si vous connaissez des agriculteurs en difficulté, vous pouvez agir !

Nous pouvons tous être sentinelles pour repérer des situations et sensibiliser ceux qui sont fragilisés.

Qu'est ce que Réagir ? 

Réagir est une association multi-partenariale qui, en toute confidentialité et bienveillance, accompagne les agriculteurs qui traversent des difficultés.

Réagir intervient avec les partenaires de l’exploitation en situation de problèmes techniques, financiers, de surcharge de travail, de santé morale ou physique ou de mésentente.

Réagir intervient sur consentement de l’agriculteur pour mettre en place des solutions.

Contact : 02 33 06 49 63 - reagir-50@normandie.chambagri.fr

 

Rencontre avec Mickaël Ange, responsable de l'association Réagir 

Mickaël Ange, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis conseiller pour les entreprises agricoles. J’ai suivi ma formation dans un lycée agricole en économie-gestion. Très vite, j’ai démarré dans le métier en cabinet de comptabilité spécialisé dans la gestion des exploitations agricoles. Jeune, c’était plutôt l’aspect technique du métier qui m’attirait : l’économie, la gestion ; j’ai d’ailleurs rapidement complété ma formation en étudiant la fiscalité et le juridique. Avec le temps, j’ai compris que cet aspect purement technique ne me suffisait pas et que j’avais besoin de mettre davantage d’humanité dans mon approche. Je voulais me sentir plus utile et pour cela il fallait que je puisse m’engager dans un accompagnement plus axé sur l’humain. C’est avec ce désir que je suis arrivé en juin 2018 à la Chambre d’agriculture de la Manche pour travailler au sein de l’association Agri Collectif.

Quelle est la mission de l’association Agri Collectif ?

L’association Agri Collectif a pour mission d’accompagner, de soutenir et de conseiller les agriculteurs en difficultés dans tout le département.

Concrètement, comment travaillez-vous ?

En cinq ans de mission, j’ai pu évaluer près de 255 situations en utilisant toujours la même méthode de travail. Un premier échange téléphonique de quelques minutes permet une prise de contact, une première évaluation du niveau de détresse. Lors de ce coup de fil, est recueilli le consentement de l’intéressé, indispensable pour démarrer une expertise et apporter des solutions. C’est également à ce moment-là qu’une date de rendez-vous sur l’exploitation est fixée. Cette première prise de contact suppose que l’association soit informée de la situation. Le plus souvent, dans 95% des cas, ce sont des prestataires, avec qui l’agriculteur travaille, qui nous alertent ; dans 5% des cas, c’est l’agriculteur lui-même qui nous contacte. Débute ensuite la deuxième phase : je me rends sur l’exploitation durant environ une demi-journée afin de faire un état des lieux de la situation. J’essaye de mettre tout le monde autour de la table et de poser un diagnostic global, ce qui suppose une vision à 360° du fonctionnement de l’exploitation. Qui sont les personnes qui sont en face de moi ? Quelles sont les caractéristiques de l’exploitation et son historique ? Quels sont les types de productions ? Comment l’avenir est-il envisagé par les exploitants ? Vient ensuite le temps de l’analyse et du croisement des informations avec les différents partenaires afin de proposer un plan d’action avec des moyens financiers et humains pour le mettre en œuvre. La force de l’association réside dans un travail d’équipe, un réseau de contacts et d’acteurs. Mon objectif est que chacun devienne sentinelle afin d’accompagner et de soutenir moralement et techniquement les acteurs du monde rural.

Le monde agricole est en souffrance partout en France. Quelles sont les spécificités des difficultés rencontrées dans la Manche ?

La Manche est un département d’élevage. Les animaux imposent une cadence et des contraintes fortes. La traite qui revient deux fois par jour est une astreinte usante physiquement et psychologiquement. Le gros problème reste de se faire remplacer, cela exige bien sûr des moyens financiers, mais aussi des compétences humaines de plus en plus difficiles à trouver. Très peu d’éleveurs s’octroient des congés, ou même des week-ends. Dans ce contexte, l’épuisement physique et moral se fait vite sentir.

Comment l’Église catholique dans la Manche peut-elle vous aider dans cette démarche ?

Sensibiliser chacun à être sentinelle est une des priorités de l’association pour rendre son action efficace. L’Église catholique est particulièrement sensible à cette mission de veilleur, à l’importance de l’écoute, à la nécessité de l’entraide fraternelle. De plus, le lien de proximité qu’elle cherche à entretenir sur le territoire est précieux pour réussir à porter une attention à chacun. En ce sens, il me semble qu’une collaboration avec les acteurs diocésains et paroissiaux ne peut être que fructueuse !

Propos recueillis par Bénédicte Palluat de Besset

Interview RCF-Manche

Réécouter l'interview de Mickaël Ange, responsable de l'association « Réagir Agri’collectif », réalisée Bénédicte Buisson pour RCF-Manche :

Pour aller plus loin :